La blockchain reste encore aujourd’hui un mystère pour la majorité d’entre nous. Spéculation, pollution, criminalité, autant de caractéristiques que nous lui associons et qui nous conduisent à nous en méfier. Pourtant, il s’agit d’une technologie déjà largement présente dans nos sociétés. S’agit-il alors de légendes urbaines ou de convictions légitimes? Essayons de dégrossir cette thématique en toute légèreté.

La criminalité

Naturellement, de nouvelles formes de criminalité ont vu le jour avec l’arrivée de la blockchain comme pour toute autre technologie en son temps. A l’heure actuelle, nous pouvons sans doute dire que la blockchain favorise la criminalité. Cependant, c’est sur cet aspect et notamment son utilisation sur le Darkweb qu’a été fondée l’une des plus grandes légendes urbaines sur la blockchain.

Contrairement à l’idée véhiculée par l’utilisation des crypto-monnaies sur le Darkweb,  la blockchain n’offre pas un espace de liberté anarchiste. Pour mémoire, dans une blockchain toute transaction est historisée et publique, c’est à dire qu’il est possible à n’importe qui de visualiser indéfiniment toutes les transactions qui ont eu lieu entre deux portemonnaies. Bien que l’identité du détenteur d’un portemonnaie puisse rester anonyme, dès que son détenteur converti ses cryptomonnaies en monnaies FIAT, son identité est exigée par la société qui procède au change. C’est alors un formidable moyen de remonter la trace des personnes en lien avec une activité criminelle.

Il existe toutefois des moyens de transférer des fonds d’un portemonnaie à un autre sans laisser de traces et c’est là que nos cadres juridiques doivent évoluer.

La pollution

Voilà une polémique qui a démarré à la suite d’un tweet partial d’Elon Musk sur le Bitcoin. Si l’on considère le Bitcoin comme le remplaçant de l’or, non pas celui que nous achetons chez le bijoutier mais celui qui représente la plus grosse capitalisation boursière et qui assure ainsi la confiance des investisseurs dans notre économie traditionnelle, alors nous devons considérer le fait qu’il s’agit de la blockchain aux mécanismes d’encryptage les plus énergivores.

Tout comme l’or, nous n’allons pas utiliser le bitcoin comme moyen de paiement mais comme garantie pour les investisseurs de la robustesse et la résilience de l’économie décentralisée. Par contre, contrairement à l’or, le fonctionnement et la création du bitcoin n’implique pas de retourner des tonnes de terre pour quelques grammes du précieux métal. Cela n’implique pas non l’utilisation des machines lourdes qui consomment des centaines de litres de diesel à l’heur. La création et l’utilisation de bitcoin s’appuie souvent sur des énergies vertes sans quoi la rentabilité est inexistante pour les sociétés qui effectuent le minage.

Dire que la blockchain est une technologie polluante est à notre sens faire preuve d’ignorance tant dans le domaine des technologies de l’information actuelles comme de la blockchain. En effet, le Bitcoin est une blockchain de première génération basée sur un algorithme dit « proof of work ». Ensuite est apparu l’Ethereum qui se basait historiquement sur ce même algorithme mais qui a introduit des possibilités de calcul décentralisé et ainsi a donné naissance aux smartcontracts, aux metaverses, aux NFT et tout ce que nous pourrons imaginer y compris l’Internet actuel.

L’adoption de l’algorithme Proof of stake réduit considérablement les dépenses énergétiques et peut être même d’avantage que les architectures actuelles utilisées par nos applications dans les centres de données du monde entier. Il s’agit de la blockchain de 3ème génération utilisable au quotidien par le plus grand nombre d’entre nous. Bien loin des fermes de minages associées aux blockchains de 1ère et 2ème génération, la blockchain Cardano qui a introduit cet algorithme s’appuie sur des infrastructures ridiculement puissantes.

Chaque nœud de cette chaîne dispose de deux petits serveurs (Processeur Celeron, 4Gb de mémoire ram et 10Gb de stockage SSD). Même un portable d’une dizaine d’années est plus puissant que le nécessaire pour faire fonctionner cette blockchain, Nous invitons nos lecteurs les plus sceptiques à s’intéresser à l’implémentation d’un nœud de la blockchain Cardano avant de tirer leurs conclusions.

A noter que cet algorithme tend à se généraliser comme le montre le pas effectué par la chaîne Ethereum lors de son passage en version 2.0. Nous voyons là l’aboutissement de dix ans de recherche et d’innovation. C’est pourquoi nous croyons que contrairement aux idées reçus, la blockchain est une technologie qui pourra à terme diminuer la pollution engendrée par nos centres de données actuels.

La spéculation

Spéculation est sans doute un mot un peu faible pour décrire le comportement des foules face aux cryptomonnaies. C’est la première fois que des possibilités d’investissement s’ouvrent aux privés dès la création d’une société. Traditionnellement, il faut attendre le passage en bourse d’une société avant de pouvoir y investir. Des plateformes proposent du crowdfunding ouvert à tout un chacun mais restent toutefois marginales.

L’ouverture au grand public donne lieu à une volatilité importante probablement liée à la méconnaissance du trading  et la volonté de certains acteurs de l’économie traditionnelle d’influencer les cours à coups de milliards de dollars. L’avidité de certains reste un phénomène incontrôlable mais rappelons que nous parlons ici non pas d’une valeur marchande mais d’une valeur technologique.

En conclusion

Un grand nombre d’entreprises œuvrant dans le domaine de a blockchain apportent des solutions incroyables à des problématiques de notre quotidien. Même si la plupart d’entre nous n’a pas encore eu l’occasion d’utiliser ces technologies, le monde virtuel de demain sera beaucoup plus simple à utiliser et nous affranchira de la complexité inhérente à la sécurité de nos données.